Noël 2016 au pic vert
Cette année, les enfants seront avec nous pour un Noël sous les tropiques. Après deux années sans neige , abandonnant les Alpes, nous avons décidé de rester à Tahiti.
Adrien et Jenny qui rentre tout spécialement de Tetiaroa , ont installé et décoré le sapin.Il ne manque que Marie , à laquelle , nous pensons très fort.
Le champagne Stéphane Herbert blanc de blanc nature 1er cru 2010 , est ouvert depuis un quart d'heure .
La robe est d'un jaune clair , un peu plus soutenu toutefois que ne l'aurais laissé supposé son âge et son cépage.Les bulles sont nombreuses et fines.
Le nez , charmeur,s'ouvre sur la pâtisserie et une pointe d'agrume.
L'attaque est vive et franche , salivante ,avec une dominante de citron vert. Adrien lui trouve un déséquilibre initial sur l'acidité.
Il s'assagit et s'assouplit sur les toasts de rillettes aux 2 saumons .
Il séduit maintenant par sa finesse , sa légèreté, son équilibre , ses arômes de pain légèrement toasté , de noisette ( dû à son élevage en fût) et d'agrumes. C'est un champagne distingué et féminin , non dosé , très fluide , qui plait beaucoup à Anita et à Jenny.
Adrien , décidément très en verve , signale des notes lactées que je retrouve également et que je mets sur le compte d'une fermentation malolactique.Or , je suis surpris de constater que cette fermentation a été bloquée par le vinificateur, afin d'augmenter son potentiel de vieillissement. S'est-elle faite secondairement dans la bouteille?
Nous passons à table .
Malgré l'absence de dosage , il apparaît étonnamment sucré avec les huîtres creuses de Bretagne et l'accord n'est pas bon. Seul , entre 2 plats , il s'épanouit de nouveau ,faisant preuve d' une certaine opulence ,agrémentée d'une belle tension et d'une longueur appréciable.
Même s'il est déjà très agréable , il n'est qu'à l'aube sa vie et je regrette de n'avoir pas d'autres bouteilles pour pouvoir le goûter dans une dizaine d'années.
J'ai ouvert le Montagny 1er cru, Château de la Saule 1990 , du domaine Roy Thevenin , propriétaire à Montagny ,voici environ 1 heure.
Le niveau de la bouteille est excellent . La robe est vieil or.
Le nez est magnifique et complexe , exprimant des notes de beurre , de fruits blancs, de poires et de pommes très mures.
Adrien perçoit des notes florales de Colza , une pointe de moutarde , d'alcool de poire, de bois fumé et de miel.
Avec les huîtres , le vin lui semble aqueux , dilué , doucereux .Je suis déçu car c'est le millésime de son année de naissance (qui est au demeurant un exceptionnel millésime), mais pas désespéré car je sais qu'il s'accordera bien mieux , avec les mets suivants.
Effectivement , l'excellent foie gras de canard au torchon , nous redonne le sourire car le mariage est splendide .Son côté finement oxydatif fait merveille. Le vin" s'enroule" autour du met qui lui donne de l'allonge et lui permet d'exprimer, par contraste , la fraîcheur espiègle et oubliée de ses vertes années.
Le meilleur est cependant à venir car l'accord parfait se produit avec les délicieuses coquilles saint-Jacques fraîches, accompagnés de poireaux à la crème cuits dans leur beurre.
Le met et le vin s'imbriquent et se répondent , dans une harmonie rare ,qui nous laisse rêveurs émerveillés.
La magie s'estompe déjà avec le fromage mais n'est-ce pas le propre des moments d'exception que d'être éphémères? ("Ô temps suspend ton vol et vous heures propices suspendez votre cours , laissez nous savourer les rapides délices des plus beaux de vos jours...")
J'ai débouché en début de soirée le Cahors ,Château du Cayrou 1988 , de la famille Jouffreau.
Encore une fois , le niveau est parfait et le bouchon très peu imbibé.
La robe arbore un disque tuilé . Le vin est brillant et limpide.
Pour Anita c'est une friandise ronde et douce .
J'ai eu envie de le goûter ce soir même si je l'avais plutôt prévu pour accompagner le gigot demain midi.De fait , l'accord ne fera ni avec le foie gras , ni avec les coquilles ni même avec le fromage .
La bouteille sera rebouchée dans ma cave-distributeur de vin au verre et préservation par un gaz inerte: azote jusqu'à demain midi.
Le 25 à midi , nous revenons vers le Cahors avec le gigot et son Gratin Dauphinois.
En plein jour , la robe est maintenant rouge cerise avec un disque orangé.Le vin est étonnamment souple et rond mais conserve encre quelques tanins très fins .Il est velours; c'est une caresse pour sur le palais .Il exprime du bois mouillé , de la fumée des champignons , du sous-bois , du zan et des fruits rouges confiturés.
Il s'entend parfaitement avec les plats .
Pour accompagner la bûche au nougat de "Couleur Cacao" et le roquefort, il me reste un peu de Sauternes Château Bastor Lamontagne 1995. Adrien lui trouve un nez d'alcool , de vieux rhum. Je perçois des notes de zeste d'agrumes qui conviennent au dessert.
Pas mal le tablier gris !
RépondreSupprimerJe demande en vain quelques moments encore ; le temps m'échappe et fuit.
Je dis à cette nuit ; soit plus lente et l'aurore va dissiper la nuit.