31 janvier 2018 à cinq
Le champagne Duval-Leroy Brut Réserve (assemblage des 3 cépages) doit être consommé très frais car au réchauffement , le dosage transparaît et gêne.
Les bulles sont fines mais la longueur est faible.
La finesse de l'ensemble pourrait être agréable mais une amertume trop forte rompt l'équilibre de ce vin qui est cependant une mise en bouche correcte permettant de mettre en valeur le vin suivant.
Le Cava Batec 2013 , dégorgé le 8 août 2018 ramené , directement de la propriété par Pablo , est une excellente surprise .
C'est un assemblage de Pinot Noir et de Xarel-lo que je ne connaissait pas.
Paré d'une robe très claire, il est rond, fruité , léger , avec une effervescence discrète , crémeuse .
Je le trouve correctement dosé et il me fait vaguement penser au Pelarus du domaine Cloudy Bay.
Tout le monde s'accorde à penser que ce n'est pas un champagne , mais le vin est joyeux ,emplit bien la bouche .
Il est nettement parfumé avec des fleurs blanches : jasmin ,légèrement mentholé ,et souligné par un trait d'amertume rafraîchissant .
Il s'accorde bien avec le foie gras- confiture d'oignon- figue fraîche de Tahiti offerte ce matin par un patient.
Les Huîtres Gillardo sont copieuses et savoureuses , un peu grasses.
Le champagne et le Cava ne lui conviennent pas très bien ; le Chablis Grand Cru Blanchot 2002 de la Chablisienne un peu plus mais c'est loin d'être l'accord parfait.
Par contre, le vin est d'une élégance folle ; tout en retenue et en puissance mêlée.
On perçoit la trame acide , minérale et citronnée du chablis dans un onctueux et un gras , d'une grande douceur.
L'expression a beau être un peu galvaudée ,elle colle bien au vin: c'est une main de fer dans un gant de velours!
Les agrumes ( citron) confits , la noisette , le beurre se retrouvent dans une tension , un volume et surtout une persistance rare.
L'accord avec la langouste -sauce au beurre blanc - vinaigre balsamique-vin blanc est parfait ; peut-être meilleur encore avec la langouste nature , très goûteuse et moelleuse qui développe d'étonnants arômes de noisette.
Il faut dire qu'elle vient de nous être expédiée de Kauehi par la femme du Tavana de Raraka.
Sans surprise , il sera un peu moins à son aise sur les Coquille Saint-Jacques- émincée de poireau légèrement épicée.
J'ai ouvert le Saint-Emilion Sélection 1959 peut-être un peu tard, il y a 2 heures à peine .
Initialement les arômes de réduction , de cave , de moisissure le rendent peu amène.
J'ai peur qu'il soit imbuvable et je rafraîchis dans l’urgence un Hermitage Chapoutier 1962 que nous avions dégusté avec beaucoup de plaisir en 2010 chez les Denans.
Ce Bordeaux n'était pas un flacon prévu pour la garde (car le bouchon est minuscule) mais le niveau est bon , la robe limpide ( au moins dans les 2 premiers tiers ) et l'aération lui fait du bien .
Les notes de fumée froide et de cave humide s'estompent.
Le vin évolue , se plaçant résolument sur la rive gauche avec des notes d'humus , de sous-bois , de champignon , un toucher plutôt agréable, une matière encore présente et une finale qui n'en finit plus de s'allonger.
Il reprend des couleurs , réanimé par l'afflux d'oxygène qu'offre la large surface d'aération des verres ronds.
Le mariage avec le gigot de sept heures , gratin d'aubergine-tomate-parmesan, pommes de terre farcies est réussi .
Le Nougat glacé et son coulis de Framboise , permet un atterrissage en douceur car on l'apprécie même lorsque l'on a plus faim.
Je suis un peu en retard pour servir le Riesling sélection de grains nobles grand cru Schoenenbourg 2004 (François Lehmann viticulteur à Riquewihr) ,qui est étouffé par le nougat.
Je le remets au frais et nous attendrons d'avoir fini le dessert pour le reprendre .
Comme pour un vin de glace , l'équilibre est magnifique avec une acidité bien présente .
Seul il développe des notes subtiles d'abricot sec , de miel , de tarte au fruit caramélisée et de pomme au four.
Il aurait fait un excellent apéritif et élégant pré-dessert!
Commentaires
Enregistrer un commentaire