soirée espagnole le 29/07/2017
Le Jerez blanc Cruz Vieja Fino en rama élevé en Solera depuis 62( ? ) arbore une robe limpide aux reflets dorés.
Le nez est gourmand, empli de fruits exotiques, de fruits blancs (pomme), de miel, de pâte de coing.
A ce stade il semble sucré, mais en bouche, le contraste est saisissant car il est très sec, un peu oxydatif sur la noix et la pomme très mure, avec une amertume finale qui s'estompe sur la charcuterie (fabuleux chorizo et pata négra) avec laquelle il s'accorde parfaitement. Ce dernier annoncé par Pablo comme la Rolls des jamons iberico de Bellota justifie pleinement sa réputation.
Pablo nous explique que le vin est élevé sous voile et que l'épaisseur de ce dernier conditionne la sucrosité du vin. Plus le voile est épais et plus le vin est sec.
Même s'il est agréable et intéressant, le degré d'alcool élevé nous incite à ne pas y revenir car déjà deux rouges sont annoncés et servis en parallèle.
Je propose de commencer par le plus jeune Castell d'Encus S.L.Talarn 2013, Pyrénées Catalannes 100% Syrah, qui est en partie vinifié dans des cuves en pierres du 12è siècle.(vin de droite)
Il se présente avec une robe très foncée, cassis, presque noire. Le nez est initialement un peu fermé et il me parait d'abord un peu court.
Le Priorat 2010 Benta Franquet associant Carignan 40%, Grenache 30% et Cabernet Sauvignon 30% a une robe violine avec des reflets brillants.
Le nez est flatteur avec beaucoup de fruits rouges au sirop, un trait de vanille trahissant l'élevage sous bois et du tabac blond. Il évoque un vin du sud (et pourrait passer pour un Languedoc) car il est chaleureux, joyeux, lumineux tout en gardant finesse, longueur et distinction, malgré ses 15° que l'on ne ressent pas vraiment.
Au cours du repas, le Castell d'Encus s'ouvre sur les épices, le poivre, les fruits noirs frais et des notes giboyeuses.
C'est un gaillard qui prend en bouche une épaisseur étonnante.
Il continue à se déployer et nous fait maintenant apprécier sa longueur.
C'est un vin rustique puissant, simple et direct, facile à boire, qui s'offre généreusement.
Il lui fallait s'oxygéner pour donner sa pleine mesure.
Un passage en carafe ou une ouverture précoce ne lui aurait pas déplu .
En comparaison, le Priorat qui a peu évolué, paraît plus frêle et plus court mais garde sa noblesse et sa complexité.
C'est un gentilhomme assis sur son destrier qui toise le colosse dégoulinant, travaillant aux champs. Ces 2 vins très différents, s'accordent aussi bien sur la charcuterie, associée à une délicieuse huile d'olive, que sur les asperges blanches moelleuses et tendres, les anchois, les fruits secs (amandes), la compote de tomate et la tortilla maison.
L'idée d'ouvrir un effervescent sur le dessert n'était pas évidente.
Le Cava Brut Natural Maria Roigde Sola Raventos ( Macabeu , Parellada ,xarello) a été élevé en bouteille pendant 5 ans .
Il présente une robe or pâle.
Le nez est peu expressif.
Les bulles sont très fines, mais en bouche l'effervescence est marquée sans être agressive.
Il offre des arômes de foin, herbacés, minéral, de sable chaud, d'agrumes, de pamplemousse avec une forte amertume qui est en partie gommée par les excellents Turons qui, contrairement aux nougats français, ne sont pas trop sucrés.
Je suis surpris car l'accord est pertinent. Par contre, il le sera moins sur la tarte tatin.
Le vin pris à ce stade du repas n'est pas écœurant, sans doute parce qu'il s'agit d'un brut nature, à priora ( ah, ah !), non dosé.
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