jeudi 4 mars 2021

 Nous profitons d'une éclaircie pour dresser la table sur le Fare Pote, en espérant que la pluie ne s'invite pas au cours de la soirée, afin de pouvoir enfin l'inaugurer.

Ce soir nous serons six et tout le monde dormira à la maison  , ce qui nous permettra de goûter 5 bouteilles.

Je débouche le champagne les Grandes Lignes de Benoît Doussot ,du domaine Clandestin, cuvée confidentielle, nature ,  en  blanc de blanc , de la récolte 2016 , dégorgée en janvier 2019 que nous apprécierons seul .

Le nez annonce un vin  distingué et et mûr, avec d'agréables notes finement  toastées et de fruits blancs pomme) .

L'incomparable finesse de la bulle lui confère un toucher souple et caressant qui se prolonge très longtemps sur des arômes frais de fleurs blanches et minérales associées à une pointe d'eucalyptus 

Le réchauffement le bonifie encore en dévoilant des flaveurs sucrées de frangipane,  de pate à tarte , de prune bien mure , de tarte aux fruits puis d'agrumes avec une délicieuse finale gourmande et acidulée .

On y retrouve la cohérence des" Semblables " du même producteur avec, sans doute, un peu plus de finesse et de distinction.

Le Champagne Brut de JM Gobillard d'Hauvilliers est , contrairement à ce que j'imagine, un Blanc de Blanc .

Il arbore une robe dorée plus soutenue que la précédente et propose des senteurs boisées, vanillées , grillées , de brioche chaude et d'amande fraîche .

S'il n'est pas très persistant , il offre un beau volume avec d'étonnants arômes d'amandes grillées et de cacahuètes caramélisées .

Le dosage un peu  marqué et l'élevage un peu trop perceptible   lui font  perdre en précision , surtout lors du réchauffement.

Il sera plus à son aise avec la quiche chèvre , brocolis , fromage et même avec les coquille Saint-Jacques.

Je carafe le Chassagne-Montrachet 2001 du Château de Puligny-Montrachet afin de mieux percevoir les magnifiques reflets de sa robe dorée foncée.

Je reste un moment envouté par les senteurs délicates de noisette grillées et de pierre à fusil qui s'échappent du verre . 

Son superbe  toucher soyeux et enveloppant  est porté par une tension minérale et  une belle persistance sur des notes de petits fruits jaunes bien mûrs ( mirabelles) et de beurre. 

L'accord avec les coquilles est parfait.

Le vin est à maturité , peut-être même à son apogée, me confortant dans la pensée que ce sont entre 20 et 30 ans que les grands bourgognes blancs me procurent les plus belles  émotions .

Pour accompagner  le rumsteak de bœuf et son écrasée de pomme de terre , nous avons débouché et carafé deux vins rouges.

Le Clos des Cistes 2004 du Domaine Peyre Rose , présente une robe assez claire , brillante ,avec des reflets tuilés témoignant d'une certaine évolution.

Une nouvelle fois, les senteurs nous interpellent  et nous restons interdits face à la beauté de fruits rouges et noirs compotés , associés aux notes de de Garrigue , de Thym ,  de Laurier et de pain d'épice . 

Les tannins sont fondus et fins lui conférant une belle élégance .

C'est un vin généreux , joyeux,  extraverti qui, tutoie les sommets  et , un instant , j'ai peur de m'être trompé dans l'ordre de service .

Un Faune avec son Fifre 2013  du domaine du clos des Fées d'Hervé Bizeul  est , pour nous tous ,  une découverte.

Il est revêtu d'une robe grenat foncé , presque noire qui annonce un vin puissant.

Le nez  déborde de fruit noirs : cassis , mûres , de pruneaux avec des notes torréfiées ou cacaotées et de pierre chaude  .

Le vin est juteux , dense , gourmand avec une tension portée par des tanins souples , une fraicheur minérale   et beaucoup de précision.

C'est un vin remarquable  qui se situe au même niveau de qualité , de puissance , d'amplitude et de persistance que le précédent mais qui exprime davantage de sérieux et de rigueur, tous les  deux s'accordant parfaitement avec le plat.