pic vert le 7 mai 2020

Une semaine après le déconfinement , nous retrouverons avec plaisir nos amis de Moorea pour la "2è vague" !
Ici , point de tortues  mais un ciel serein , un magnifique coucher de soleil et une température idéale pour une petite dégustation.

Sachant qu'ils avaient apprécié le blanc , j'ai rafraîchi  la version rosé du champagne Charles Heidsieck qui est issu de la vendange 2009 et dégorgé en 2015.
Les bulles qui égaient une belle robe saumonée semblent bien plus dense que dans le blanc.
Les senteurs de petits fruits rouges ( fraise des bois ) , agrémentées de notes  vanillées et sucrées évoquent un dessert printanier.
En bouche , des flaveurs fumées , boisées et sucrées envahissant l'espace sont responsable d'un léger déséquilibre et d'une certaine austérité .
C'est un champagne de repas , un  peu grincheux ,qui retrouvera toutefois  le sourire avec les délicieuses rillettes aux 2 saumons .
Anita pense que la bouteille a souffert car il s'agit d'un champagne que nous connaissons et nous paraît avoir subi une évolution inhabituelle.

Sonia nous propose alors une dégustation de caviar Kaviari que nous acceptons avec enthousiasme.
Comme pour le vin , nous devons faire table rase des préjugés car nous allons à la découverte de sensations inconnues .
Les œufs argentés sont déposés sur le dos de la main dans la fossette entre le pouce et l'index par notre initiatrice qui nous incite à les prendre les yeux  fermés et à en extraire les saveurs en les plaquant doucement avec la langue contre le palais.
Anita est impatiente quand Christian prenant tout son temps prolonge de longue minutes une apparente extase gustative .
La sensation est d'abord saline  et iodée puis crémeuse  et se prolonge sur sur des notes purement lactées.
C'est une magnifique découverte et une sublime surprise , à laquelle nous ne attendions pas.

Il reste du saumon que nous allons accompagner avec le Château de Villars Fontaine , Le Rouard, Hautes-Côtes de Nuit  2011.
La robe bouton d'or et les senteurs de fruits blancs  ( poire) et de vanille, attisant notre convoitise et donnent  envie de le mettre en bouche.
Il révèle des notes d'agrumes ( citron , pamplemousse), de pain grillé  et de pierre à fusil , et nous le trouvons parfaitement à l'aise avec le plat.
Initialement un peu court , il s'allonge en se réchauffant.

Le bourgogne  Mathieu Paquet 2016 , propriétaire à Mâcon, choisi par Chantal arbore une robe rubis transparente qui trahit ses origines nordiques.
Il est léger, souple  et fruité mais n'est pas mis en valeur par le parmentier de canard .
C'est un jeune prétendant  timide et discret ,qui fait sa demande avec douceur et retenu.
Il laisse le libre choix ...

A contrario, le Lalande de Pomerol, Château Belles -Graves 1990  se pavane dans un costume noir paré d'un liseré orangé qui témoigne de son évolution.
Il offre des senteurs viriles , animales , de cuir ,de sueur ,  presque d'étable et de sous-bois humide !
Celui-là n’est  pas intimidé par la plat
Il n'est pas dans la concertation mais il s'impose et il prend,  macho , brutal , sans état d'âme .
La réussite de  cette  fusion est pourtant évidente.

J'ai prévu  pour introduire le dessert un Tokay  Aszu de Hongrie "Hétszolo"2000 qui dévoile dans la carafe ses reflets auburn et incite à la gourmandise.
Je pense que les notes de poire au sirop, de miel ,de fruits confits ,d'épices douces  et  un sucre bien intégré en feront un pré-dessert agréable,même si comme le fait remarquer un convive , il aurait été parfait en apéritif ou en vin de méditation.