Vidauban le 3 avril 2024

 


Le champagne Henriot Brut 2008 est un assemblage de 50% de  Pinot Noir et 50 % de Chardonnay , dosé à 6 g .










La robe dorée annonce un vin ample , opulent , presque gras.

Quelques notes vanillées , fruitées , de pain chaud, d'agrumes (citron) enrobent une minéralité traçante , précédant de légers amers en finale . 

D'une personnalité effacée et pourvu de bulles un peu grossières , il manque d'énergie mais se bonifie avec les toasts de foie gras et de saumon qui lui conviennent mieux .

Malgré tout , ce champagne me procure très peu d'émotion car il est fait pour respecter, millésimes après millésimes , le goût de ses fidèles et non pour surprendre et charmer  et contrairement à une pensée assez répandue , ces grandes maisons sont toujours décevantes sauf pour leurs cuvées premium , à condition de les attendre au moins une quinzaine d'années . 

Serge me dit que ces champagnes sont toujours bus trop vite et que l'on ne les attend jamais assez .

La suite lui donnera tord car il m'arrive assez souvent d'attendre (très) longtemps  .




J'ai, en effet, débouché  vers 16 heures , un champagne Canard-Duchêne Brut, Hôtel Poncet , des années  60.






















Le niveau est bas , le muselet est oxydé et le bouchon sale et terreux  .

Comme je crains qu'il ait  oublié son effervescence passé et qu'il soit  envahi par des notes oxydatives , je décide qu'une  aération prolongée devrait l'aider .

Je suis totalement surpris par la quantité de gaz qui s'échappe de la bouteille ,par la robe qui est plutôt claire et brillante et par la jeunesse des arômes retrouvés lorsque je le goûte .

En toute hâte , je replace le bouchon et le fixe avec le muselet , en espérant que l'effervescence et les saveurs  survivent encore quelques heures . 

Lorsque je le sers , il a gardé sa souplesse , la finesse de ses bulles , la pertinence de son dosage qui est peu perceptible et l'élégance de ses flaveurs fruitées ( fruits blancs), même si Serge et Sylviane lui trouvent des notes de réduction que je ne perçois pas.

Ce flacon âgé d'une soixante d'années est stupéfiant de vivacité ,de fraîcheur  et de gourmandise malgré un bouchon abîmé et un niveau en berne .




Le Chablis premier cru 1995 Mont du Milieu du Château de Fleys arbore  une tenue dorée orangée ,chatoyante, très alléchante .


















On retrouve les senteurs butyriques, de pierre à fusil, de fruits blancs (pêche) caractéristiques de la Bourgogne aristocratique .

Sa colonne vertébrale minérale est enrobée par un peu de gras. 

Il est très long , très aristocratique et très gourmand , parfait avec les délicieuses crevettes au curry.

Il illustre parfaitement l'intérêt d'attendre ces Chablis bien nés qui deviennent des vins magnifiques réussissant l'oxymore d'être tendus et opulents après plus de vingt ans de sommeil "dans leurs flacons de verre".




Le Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé  Château Cheval Blanc 1994  s'écoule dans une robe au disque légèrement tuilé.








Il exhale des arômes fruits rouges ( cerises), de cuir neuf, de sous bois, de  tabac .

Ses tannins fondus  d'une grande finesse et sa persistance lui confèrent un  charme et une  distinction hors du commun.

J'avais prévu un Bordeaux ancien de 1959 avant de me raviser lorsque Jean-Jacques me montre le flacon qu'il a amené.

Car c'est un seigneur que je décide de laisser seul en piste en face des côtes de bœuf  grillées au barbecue , pour clôturer le dîner .

Nous le regoûtons le lendemain, il est encore meilleur, plus velouté et abouti  que la veille, avec peu de dépôt , ce qui nous conforte dans l'idée  qu'il était préférable de ne pas le décanter.











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