23 août 2016 Cabannes


Ce soir ,nous serons 8 pour le dîner.

Michel nous ouvre un Bourgogne spécial un Mâcon Pierre clos "en Crazy" de l'excellent Guffens.
Le vin est complexe et évolue .
Alors qu'au départ , il évoque le Chenin avec  de l'abricot, de la pêche ,de la matière, du corps et une certaine longueur ,ensuite , à l'aération, il devient butyrique , noisette et se positionne sur le chardonnay.
Il nous plait beaucoup. 
C'est un grand Mâcon, qui me rappelle la surprise que nous avions eu avec un Auxey-Duresse Leroy  du domaine d'Auvenay lors d'un passage des Denans à Tahiti voici quelques années.


Le Pouilly Fuisse Poncet 1959 ouvert pour Michel a un niveau correct.
 A l'ouverture ,nous le trouvons très acide , déstructuré,mais Michel pense qu'il va se mettre en place pour le dîner.
Deux heures plus tard,le nez est butyrique et noisette ,très Bourgogne.
Il garde la vivacité et l'acidité de son cépage avec initialement quelques notes brûlées gênantes qui vont devenir progressivement fumées.
Sa vivacité en attaque se prolonge par de la mandarine confite , du gras, de la matière et une explosion de pamplemousse confit , qui lui donne une allonge étonnante.
On lui reproche des notes de poussière , une amertume un peu trop prononcée  mais il me séduit beaucoup et nous paraît bien supérieur au Pouilly Fuissé Chandesais 59 déguste il y a un an à la même table.

Le Châteauneuf du Pape Mordorée Reine des Bois 2000, n'est pas très expressif .
Il exprime les épices avant tout , les tanins, est un peu asséchant et monolytique.
 Pour Michel , il est fermé ,dans une période de repli, mais on ressent son potentiel.


Le Châteauneuf du Pape Vieilles Vignes 2000 du domaine de la Janasse  a un nez plus ouvert sur les fruits compotes,mûrs,avec de la puissance.
Il a plus de finesse et de complexité que le premier à cette période de son évolution et est plus à point même si la mordoré s.  Laissant entrevoir son potentiel.
Il se marié bien avec le chevreuil.


Vient maintenant le Château Ausone 1962 que nous ouvrons et goûtons avec  appréhension  car le niveau est assez bas.
Le sourire revient sur le visage de Michel et après un instant de tension , il annonce sans hésiter que les seigneurs restent des seigneurs.
Car il possède encore tous ses atouts :un toucher velours , de la douceur, de la longueur, un équilibre et une persistance hors norme.
Il emplit toute la bouche de tabac , de cigare, d'humus et de fruits compotés avec une élégance rare.
Je lui trouve du gaz dissout mais il semble que je sois le seul,et une petite amertume signant la rive droite.
A la découverte de la bouteille , la surprise se lit sur les visage .
Michel est en apesanteur, le silence se fait , nous méditons , la bouteille se vide trop rapidement .


Avec le dessert , le vin de Cilaos est une curiosité dont nous parlions depuis des années .
 C'est le vin qui rend fou , bien connu à la Réunion , dans  les Hauts.
C'est un cépage folle blanche (ou Coudera Hybride 13).
Il est vinifié avant sa maturité , vert , pour éviter la destruction par les tempêtes tropicales et on y rajoute 50% de sucre! 
Il serait responsable de delirium tremens à forte dose.
Il est court , aqueux et on retrouve le côté végétale de la rafle  et un peu écœurant du sucre rajouté.


Le Barsac Doisy-Daëne  1950 a une belle robe acajou.
Le vin est complexe et d'une insolente plénitude.
On retrouve du tabac de cigare  , de la pomme au four, de la mangue , de la vanille , de la pâte de coing et des fruits confits.
On comprend mieux que ces sauternes évolués qui ont mangé, cristallisé ou caramélisé ( ce fut l'objet d'un débat houleux en fin de soirée) leur sucre soient particulièrement appréciés et  recherchés.

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