samedi 18 novembre 2017 pic vert chez les Sandrock

Marie et JR ont unis leurs efforts pour nous préparer un petit dîner alsacien .
Habitant juste en-dessous de chez eux  et nous n'avons pas besoin de voiture pour aller les  rejoindre . Dix personnes ont été conviées.

Le champagne Delaunay Brut est plutôt sec, fruité , ne semblant pas trop sucré .
Le nez est assez fermé. Il exprime essentiellement des notes minérales et de fruits blancs.
La deuxième flûte permet de percevoir son dosage .
C'est un agréable petit champagne assez équilibré mais un peu court, parfait pour une mise en bouche  avec les très expressives verrines d'aubergines au gingembre.

Le Muscat 1961 de la cave d'Eguisheim permet d'entrer dans le monde des vins anciens .
La robe est jaune dorée soutenue .
Bien qu'il soit miellé au nez , il surprend la plupart des convives car il est sec en bouche .
 Il exprime également des arômes de fleurs blanches ,  d'agrumes confits ( mandarine , citron), avec une finale iodée et quelques notes pétrolées typiques de l'Alsace.

Il sera moins à son aise avec les  rouleaux de mousse de  poisson que le fantastique Chevalier -Montrachet 2008 de chez Bouchard amené par François.
La robe jaune claire, humble et discrète est trompeuse car le vin réussit le tour de force d'associer puissance , finesse et distinction.
Il s'étire dans une finale interminable soulignée par de nobles amers et offre de la noisette , du beurre et des fruits blancs , très évocateurs de la Bourgogne .
C'est un grand vin qui séduit instantanément .

JR nous a concocté un  Baeckeoffe de la meilleure veine .Pour l'accompagner il ouvre un Margaux d'une grande année : Château Lascombes 1989.
La robe limpide s'orne d'un disque orangé.
Il offre des fruits rouges compotés , du cassis ,  des épices : poivre , muscade , clou de girofle , de l'humus , du sous-bois , des champignons évoquant une belle  cave à vin.
Les tanins sont très fins , intégrés.
 En bouche , il charme par son toucher velours , son remarquable équilibre et sa persistance  hors norme .
Ce vin est certainement à son apogée , dans un instant de grâce rare et nous l'avons dégusté religieusement.

JR n'en a pas fini et veut encore nous faire plaisir .Il ouvre un Saint-Julien : Château Beychevelle 2001.
La robe pourpre , sanguine  signe une jeunesse et une santé éclatantes .
Le vin est vif, puissant , fougueux , long ,plein de fruits et de soleil, encore tannique .
C'est un excellent Bordeaux extrêmement plaisant dès maintenant, qui pourra s'assagir pendant encore quelques années et que nous nous aurions pu servir avant le Lascombes qui tutoyait les sommets.