pic vert 6 mars 2016

Ce dimanche 3 mars , nous avons rendez-vous vers 18 heures car demain nous nous levons tôt et la semaine sera chargée pour la plupart d'entre nous.
J'ouvre les bouteilles vers 14 heures 30 afin qu'elles aient le temps de s'aérer car 3 bouteilles sont de 1971 et une de 1982.
Vers 17 heures , je reçois un sms des Rousseau qui me préviennent que leur avion qui arrive de Rangiroa ,où ils ont passé le week-end , aura 3/4 d'heure de retard.
Je préviens Sophie qui me répond qu'elle viendra probablement seule .
En effet , Didier , de garde en anesthésie pour les grands brulés, a reçu en fin d'après-midi un puamotu brûlé à 65%...
La soirée ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices!




Finalement , nous commençons vers 19H00  avec l'excellent  champagne extra-brut les "7" de Laherte frères, dosé à 4 g et dégorgé en décembre 2013. Il est chargé d'accompagner les briques de saumon ,poireau , feta , aneth et citron,cuisinées par Anita et Cathy.
La robe est or clair.
Le nez exprime les agrumes , et surtout le citron vert . Je l'ai servi un peu trop frais car il s'enrichit progressivement ,de minéralité,  de vanille , de miel , d'épices ( cannelle ).et enfin   de fleurs blanches très marquées ( acacia , chèvrefeuille ).
On retrouve en bouche l'ensemble de ces arômes , une bulle fine mais bien présente et une puissance  annonçant plutôt un pluricépage et un champagne d repas , même s'il est très bon à l'apéritif.
C'est effectivement loin d'être un mono-cépage puisqu'on retrouve du pinot noir , pinot blanc (17%) , pinot gris (10%) , pinot meunier (18%),petit meslier (15%) , arbane (8%), chardonnay ( 18%).




Je sers ensuite un  Muscadet 1971, réserve Beau Soleil ,Barré frères ,du Domaine de Beau-Soleil Georges.
La robe est dorée un peu plus soutenue que celle du  champagne
Le nez est d'abord  fermé  puis il exprime le citron , la pomme pour Ludovic , le zan pour Sophie , quelques notes boisées et minérales.
En bouche ,on retrouve la belle trame acide d'un vin jeune ,enrobée par la souplesse d'un vin mature.
C'est parfaitement équilibré et très agréable aussi bien à l'apéritif qu'à table avec la terrine de poisson.
Il semble encore très jeune , sans  présence d'arômes tertiaires ou oxydatifs.
La surprise est grande lorsque je dévoile l'appellation et le millésime car peu d'entre nous avaient eu l'occasion d'approcher un Muscadet de 45 ans.




Je propose alors un Tokay d'Alsace  1971 de la cave d'Eguisheim.
La robe est nettement évolué , vieil or.
Le nez est sur les épices , les fruits confits ,le miel , le chocolat.
Il est agréable même s'il existe une petite amertume qui s'atténuera avec le temps . Cependant , il apparaît un peu sucré avec le poisson et n'est pas complètement en accord  avec le fromage ( chèvre ) et ni  à la hauteur avec le dessert ( tarte tatin aux pommes et aux papayes).
Il aura du mal à trouver sa place .
Je pense qu'un foie gras aurait pu le mettre davantage  en valeur.


Le vin blanc amené par François et Véronique est un OVNI. Je n'ai jamais  rien goûté de semblable .
La robe est claire .
Le nez évoque au début , la tisane , la verveine .
En bouche , il moustille nettement et François nous apprend que ce n'était pas le cas avec le millésime 2007  qu'il a goûté récemment .
Puis les fines bulles disparaissent et il prend alors une cohérence et une amplitude qui lui attirent la sympathie de tous.
 Je regrette presque de ne pas l'avoir servi juste après le champagne. J'aurais dû le goûter pour décider de l'ordre de service.
Beaucoup pensent à vin étranger du fait de... son étrangeté !
Il s'agit , en fait du   Coume Gineste 2009, vin de pays des côtes catalanes, du fameux domaine Gauby , qui vinifie un des meilleurs côtes du Roussillon. 
Je possède 2 flacons de  2006 que je garderai  dans ma cave en France pendant encore quelques années afin de lui laisser le temps de se patiner .


J'avais ouvert et carafé vers 18h30   le vin  généreusement offert par Didier que nous a amené  Sophie.
La robe est pourpre , presque noire. Le nez est fascinant de force et de concentration .
Il est sur la réglisse  et le poivron avec des tanins encore très marqués. Il montre une puissance et une longueur hors du commun  .
C'est assurément un seigneur!
Je pense à un ténor du bordelais et c'est effectivement un  Angélus 2006 Grand cru de Saint-Emilion classé A depuis quelques années encore dans la fougue de sa jeunesse qui plait à tous et particulièrement à nos amis bordelais.
Je sais quand à moi que je me pâmerai pour lui dans 15 à 20 ans si j'ai la chance d'en croiser un flacon.

















Le Pomerol Vieux Chateau  Bourgneuf 1971de M. Larthoma et Fils  , est beaucoup plus souple avec des arômes de sous-bois , de café avec encore un peu de fruit et une petite amertume finale  . Il garde une trame tannique très sage qui, lui confère  tension et jeunesse qui plaisent énormément à François .



Le Chateau Grand Puy Ducasse , Pauillac  1982 arbore une robe ambrée qui signe son évolution .
Après l'adulte serein dans la force de l'âge de 1971, on déguste  un patriarche tout en rondeur et en souplesse  où les arômes sont parfaitement fondus . On retrouve des fruits compotés,des pruneaux ,  du chocolat  et étonnamment un peu de poivron qui est généralement l'apanage des bordeaux plus jeunes .
J'aime beaucoup sa maturité et son toucher velours . Il m'a plut dès l'ouverture et je l'avais d'ailleurs placé sous vide pour éviter une évolution trop rapide.



J'avais plusieurs options pour le dessert ( tarte tatin pomme et papaye et crumble aux fruits rouges) et devant l'enthousiasme de mes hôtes, je choisis pour cloturer la soirée un Coteaux du Layon 1961 de la propriété Leduc-Frouin à Martigné-Briand.
Le niveau dans la bouteille est excellent.
Il se pare d'une magnifique robe jaune dorée et  cuivrée.
Le nez se livre rapidement sur le coing , les fruits exotiques , les fruits confits , les reine-claude, les épices ( cannelle) avec une pointe de café et de chocolat un peu surprenante.
C'est un excellent vin , suave d'une grande maturité ,qui offre un remarquable équilibre entre le sucre ( en partie consommé) et l'acidité (encore persistante). Il est moins facile de l'apprécier à ce stade du repas après tous ces excellents vins et il aurait été davantage mis en valeur à l'apéritif , avec un foie gras en début de soirée , ou seul en vin de méditation ....





Je suis désolé pour Didier qui a manqué cette soirée que nous attendions depuis trop longtemps . Merci beaucoup  pour cet angélus grandiose ,  pour ce magnifique Coume Gineste que je rêvais de goûter depuis quelques années déjà et pour votre passion communicative .


















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