pic vert 10/12/2014



Le Pélorus rosé non millésimé est produit par le très bon domaine néo-zélandais « Cloudy Bay ».
A peine le muselet détaché, le bouchon jaillit spontanément, témoignant  d’une effervescence marquée
Sa robe rose pâle est  le reflet de  la jeunesse(2-3 ans).
En bouche ,le vin est sage ; la bulle n’est pas du tout envahissante.
Il est agréable , offre beaucoup de finesse  mais  on pourrait lui trouver une carence d’excentricité et de personnalité.
 On peut évoquer un crémant rosé de bourgogne ou un champagne très jeune manquant un peu de corps.

Le brut sauvage rosé de Piper d’une douzaine d’année d’âge offre avec le précédent un contraste saisissant.
La robe est rouge soutenue , presque carmin .
L’ impression bizarre que je suis en train de  verser un breuvage sanglant me traverse l’esprit ..
Le nez regorge de fruits rouges bien mûrs et de boisé vanillé.
C’est un sirop de fruits rouges et noirs avec un bon équilibre et une bulle enveloppante .
La cerise créma et la puissance me semblent dominer les autres sensations.
 C’est un vin rouge atypique assez proche d’un bourgogne (Chambolle Musigny ?) qui nous éloigne des standards du champagne et  qui gagnerait à accompagner un plat qui pourrait être un foie gras frais ou même une viande rouge.

Le Chablis 1er cru la Chablisienne 2005 est encore tout jeune même si le jaune de la robe commence à se teinter de quelques reflets dorés.
Le vin est sec et minéral , sans fantaisie  mais droit et d’une bonne persistance.
Le mariage avec les coquilles st jacques est bon comme attendu.

Le Sancerre 1980 du domaine de la Moussière A. Meillot  emplit le verre d’ étonnants arômes d’asperge et de fumée (plus habituels au sauvignon).
Après le Chablis le vin est gras , tournant lourdement dans le verre et laissant sur ses parois des larmes épaisses.
 C’est un vin puissant , rond , complexe et changeant, extrêmement différent des jeunes sancerres.
Il déroute la plupart des convives mais  me séduit tout particulièrement au point d’en faire mon vin de la soirée ( ex aequo avec le brut sauvage).

La côte de boeuf et le Margaux du Château Kirwan 2000 s’entendent bien.
Le vin est charpenté avec des tanins agréablement intégrés à mi-chemin entre puissance et délicatesse  .
Il exprime tout le clacissisme rassurant du Margaux d’une grande année.

Le vin suivant est issus d’une année désastreuse tant quantitativement que qualitativement. C’est donc une petite aventure que  de goûter ce Corbière 1963 .
L’AOC ne peut être soupçonnée tant le vin est rond, léger, avec des tanins complètement fondus, caressants.
 J’entends parler de fruits compotés, d’épices(canelles ,vanille..), de sous-bois et même de zan.
C’est un vin fin , presque fragile qui a du mal à trouver sa place dans un repas .
Il faudrait presque le boire seul , en apéritif avec  quelques toasts au saumon ou en vin de méditation en face d’un coucher de soleil sur Moorea ( « celui où le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige et où les sons et les parfums tournent dans l’air du soir »…)  .
Sa finesse  devrait  aussi sans doute ,l’autoriser à mettre en valeur un plat de poisson noble .

Le cramble associé à la mangue poëllée  et au  Sabayon attend sagement un Sauternes du Château  Bastor Lamontagne 1990 presque à maturité et qui se boit bien mais pourrait encore fondre ses fruits exotiques dans des effluves d’ écorces d’orange amère et je constate une nouvelle fois toute la difficulté d’ouvrir un Sauternes à bon escient.

J’avoue avoir été peu en réussite sur les accords mets et vins qui auraient pu toutefois bénéficier d’un aménagement.
Je serais curieux de revoir le brut sauvage avec la  côte de bœuf, le sauternes à l’apéritif avec les toasts au foie gras et le corbières avec les coquilles st jacques, dans des accords improbables mais sans doute surprenants.

Bon courage à ceux qui travaillent demain.

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