In vino veritas Tahiti

    De retour chez nos amis de Moorea ,nous passons l'après-midi dans l'eau où nous aurons la chance d'admirer la grâce des tortues flânant dans la baie d'Opunou. Le Champagne Veuve F ourny Nature est un peu austère avec quelques amers trop marqués à mon goût. C'est cependant un bel apéritif qui offre une remarquable légèreté de corps et de bulles . Le Côte du Rhône du domaine Grès St Vincent 2020 de Christian est agréable par son fruité , ses tanins fondus , sa souplesse mais il n'est pas complètement à son aise avec les délicieuses crevettes fraiches de Moorea . Il sera plus fondu et plus charmeur le lendemain.

  Pour le passage de nos amis du Lot , j'ouvre le Champagne Ste Anne de  Alexandre Chartogne Taillet qui est un assemblage  extra-brut  dosé à 5 grammes. Le nez est engageant, avec des notes gourmandes de pate d'amande .  En bouche , le vin est droit , minéral ( crayeux), aérien , avec des bulles caressantes d'une finesse remarquable et de nobles amers du pinot noir en finale .  S'il n'est pas très complexe , il n'est pas dénué d'une certaine longueur.   J'avais ramené domaine , lors d'un passage en 2007 un Cahors du Château de la Reyne , cuvée prestige 2005 , d'un jeune viticulteur peu connu à cette époque , Johan Vidal, , qui a depuis pris du gallon. La robe est foncée.  Le vin est équilibré , long .  En bouche , c'est du velours et il exprime des notes réglissées et cacaotées, associées à des fruits noirs ( mûres).  P uissant mais pas trop , il est parfait avec la bavette  cuit au barbecue et sa confiture d'oignon.

  ​ JJ et Sylviane nous ont amené d'excellentes  huitres et un Irouleguy blanc 2013 , composé de Petit Manseng et de Petit Courbu . Je lui trouve des senteurs très agréables avec des  notes minérales, de pâtisserie  , beaucoup de vanille  et une pointe d'agrume ( citron). En bouche , la colonne vertébrale  minérale n'empêche pas un côté  gourmand ( frangipane ) , souple , un très bel équilibre avec une persistance intéressante . Le vin paraît à son apogée et me semble davantage à son aise avec la dorade coryphène pannée et son gratin de  butternut, qu'avec les huitres.        

  Nous prenons le champagne Clandestin les grandes lignes   dans l'atmosphère feutrée du bistrot qui se prête parfaitement à ce moment de partage . Il s'agit d'un blanc de blanc de l'Aube , né de la vendange 2017, à la robe légèrement dorée. Serge hume le verre et immédiatement s'écrie : " c'est un nez de Chardonnay".  Les senteurs sont essentiellement minérales  et légèrement vanillées. Anita, impatiente, le goûte avant tout le monde  et se montre surprise par sa vinosité et note une amertume finale qui est différente de celle propre au pinot noir ( Schweppes ?). C'est un vin droit, un peu austère  qui s'assouplira avec les gougères  pour devenir si avenant que Serge qui n'est pourtant pas un fan des non dosés en reprendra plusieurs fois. Je suis séduit par sa finesse même si je trouve qu'il n'est pas encore complètement en place avec une minéralité un peu  abrupte . Sylvie contemple les bulles qui  s'élèvent en...

  Le 30 septembre 2021, nous sommes 8 convives à Vidauban . Le  Champagne   Laurent Perrier Grand Siècle non millésimé des années 70 nage dans une robe vieil or , très légèrement trouble . Le bouchon se casse imposant l’utilisation d’un tirebouchon conventionnel. Même si l’on a très peu de gaz à l’ouverture , on ressent un léger picotement sur la langue , fossile des bulles depuis longtemps oubliées .  Des notes empyreumatiques de caramel  et boisées s’associent à des épices ( cannelle) avec un zeste d’orange et une sucrosité étonnante qui est sans doute la clé de sa survie . Nous sommes admiratifs en face de sa longueur et de sa vivacité .  Il nous apparait fringant , léger ,quasi   aérien , avec cette effervescence d’abord fantomatique puis  presque ressuscitée en mangeant les toasts de foie gras qui font ressortir les notes oxydatives .   Le Bienvenu -Baltard -Montrachet Clerget 1934 a conservé une belle étiquette . J...